Event #12 - La fureur d'Aqua ! - Wes & Cairn

Quel bourbier ! La pluie battait le visage de Cairn avec la force de la nature entière ; et détrempait la terre sous ses pieds. Il ne voyait pas à trois mètres. La boue aspirait ses bottes comme pour le maintenir sur place. Il n'y avait pas d'échappatoir.
Maintenant qu'il était là, à l'orée des terres terraes, dans un marais aquam, il ne savait même plus pourquoi il était venu ; pourquoi il choisit de sauter vers l'inconnu une nouvelle fois. Le problème était qu'il n'avait pas imaginé pouvoir être déçu ; pour une fois, il n'avait pas bien planifié.

Cairn pesta, contre lui, contre sa situation. "Il me faut juste trouver un point d'appuie stable", se dit-il. Oui c'était cela ! Quelques minutes dans cette enfer, et il pourrait le quitter, comme il était venu. Il ne pouvait se téléporter avec les pieds dans la boue, sans risque de se retrouver coincé dans le sol sur son lieu d'apparaission.
Alors, il avançait. Un pas après l'autre, dans une longue rengaine à n'en plus finir. Il continua la route boueuse jusqu'à un croissement. L'heure du choix. Il ne pouvait savoir dans quel direction se trouver le terrain plat le plus proche et, avec sn champ de vision réduit il ne pouvait pas non plus espérer le déviner. Il allait aller à gauche, quand il entendit un cri venir vers la droite.
Un instant, il hésita. Puis le cri reprit de plus belle ; c'était un appel à l'aide. Cairn n'était pas des plus clément, mais n'en aimait pas la souffrance pour autant. "Je vais le regretter", se dit-il. Et il tourna vers la droite en directnio du cri.

A mesuer qu'il avançait le long de la route, les cris se faisaient plus présent, jusqu'à ce qu'il distingue, à quelque mètre de lui une calèche enlissé dans la boue.
- Que ce passe-t-il ? demanda Cairn le amnière réthorique.

La réponse était déjà sous ses yeux.

- Dieux merci quelqu'un d'autre ! s'exclama un homme à l'avant de la calèche. Nous étions parti pour Tractus Terrae quand une pluie dilivienne nous a surprise. Par Aqua, qu'à-t-on fait au ciel ? Nous nous sommes enlisé dans la boue, vous devez nous aider : il y a des enfants à l'arrière !

A les enfants. La faiblesse d'une comunauté entière. Mais comment ne pas être attendri devant leur innocence ; devant le spectacle de ses âmes libres ?
Aors Cairn concentit à aider. De l'autre côté de la calèche, il entendit parler homme -celui qui avait appelé à l'aide certainement. Avant d'avoir pu le laisser parler, Cairn se plaça derrière la calèche et lança.
- On pousse au compte, de trois d'accord ?
Il pris sa respiration.
- Un, deux, trois...

Avec toutes les forces dont il était capble, Cairn poussa la calèche. Elle bougea d'un demi centimètre, puis un énorme bruit de sussion se fit entendre et les roues furent aspirer à leur plac initiale.
- Et merde.

Le problème de la pluie, c'est qu'elle mouille. A part en étant abrité sous un toit, par exemple, une calèche, il n'y avait pas moyen de l'éviter. Le l'humidité s'insinuer dans chaque pore de la peau et la privait de toute son énergie. La pluie, c'était assourdissant, et fatiguant.

Cairn avait perdu espoir quand sa première poussée n'avait pas fonctionné. Il semblait que la roue n'était pas prête à bougé et il n'y avait rien qu'il ne puisse faire. A moins qu'Aqua ne décida d'arrêter de leur pisser dessus. Litteralement. Va pisser ailleurs, merde !
L'aer fut surpris quand il vit l'autre homme de main, faire descendre les enfant de la calèche, sous la pluie battante.
- Qu'est ce qu'il fout ce con ! râla Cairn pour lui même, pas assez fort pour que sa voix puise être portée au milieu de la tempête.

Il suivit l'homme du regard, jusqu'à ce qu'il laisse les deux mioches dans un petit abri de pierre. Mouais. S'il y avait vraiment une chance que cette famille s'abrite quelque part, ils ne serzat pas en train de désenliser leur putain de calèche, sous une putain de plui - Vraiment Aqua, on est pas des chiottes ! -. Ils attendraient que la pluie cesse. Et certainement que lui, Cairn Lebel aurait disparu depuis longtemps, laissant ce problème aux autorités compétantes.
Mais Cairn n'avait pas la force de s'imposer, et ces enfants n'étaient après tout pas son problème, il veuillait déjà sur un nombre bien trop important de gens pour ce soucier de ceux qui n'étaient pas de sa Famille.
Et puis c'est vrai qu'ils risquaient de tomber et de se faire mal si la calèche avait un geste trop brusque. C'était aussi du poids en moins. Profitez bien de la pluie, les enfants.

Alors quand l'homme fut revenu, Cairn et lui rééssayèrent mais le résultat fut le même. Pas un centimètre...
- On va devoir maintenant essayer de lever cela à la main, dit l'homme après un nouvel échec cuisant.

Cairn resta interloqué, sans rien dire. Mais que faisait-il au juste depuis le début ? Il essayait d'enfoncer la calèche avec ses pieds ? Sa remarque eut le don d'énerver Cairn au plus profond de lui. Cairn qui n'était pas, il faut l'avouer, de plus calme depuis le début des opérations. Mais comprennez qu'il ait bien mieux à faire que d'essayer de sauver des condamnés, sous une pluie battante. Des gens qu'il ne connaissaient pas et qui était de so problème que seulement de très loin.
Mais l'enseignement lui avait appris à faire la différence entre un connard et un home bien : Celui qui a le pouvoir mais ne fait rien, c'est lui le faire démon.

Alors Cairn et l'homme réessayèrent. Une fois. Deux fois. L'autre tomba même dans la boue dans une scène étrangement familière à l'aer.
Et quand il fut clair qu'ils s'épuissait pour rien, Cain hurla pour que l'homme l'entende malgré le bruit de la pluie.

- Bon c'est quoi ton idée de génie qui ne fonctionnera peut-être pas ?

La scène fut surréaliste. Si on le lui avait raconté comme un conte perturbant, sans aucun doute il aurait balayé l'histoire du dos la main en s'exclamant : "C'est faut ! Totalement faux !". Plus le temps passait, Cairn avait l'impression d'être dans un rêve étrange, provoqué par l'ingestion de quelques substances psychédéliques qui ne poussaient que sous la canopée d'Insula Aerum.

Cairn avait le regard tourné vers l'homme quand celui-ci retira son pantalon. La machoire lui en tomba. Il ne put pas même exprimer son désaroi face à la scène ; alors il resta planter là, sur le chemin boueux de Nix Aquam, incapable d'exquisser le moindre movement. Il sentait qu'on l'avait retiré à son propre corps, comme s'il observait le monde d'un regard extérieur, comme si son existance n'était pas réelle.
Alors Cairn vit que la perturbante technique du second homme (certainement un aer à la vue de son don) fonctionna, de manière toute aussi perturbante. Cairn avait devant les yeux, un homme volant en sous-vêtement sous une pluie battante qui tirait une carriole enlisée à l'aide de son pantalon. Comment ?!
Pour le reste du sauvetage impromptu, Cairn ne fut que témoin des évenements. L'homme volant alla chercher les enfants qu'il avait sorti de la carriole - les pauvres étaient mouillés jusqu'aux os -, puis il retourna à l'orée de la forêt.

- Qu'est-ce qu'il fait ? se demanda Cairn.

Puis il compris. Ou du moins, il cru. Ou du moins, il n'eut pas envie de savoir s'il avait raison. L'ignorance était parfois une protection précieuse.
Ce fut l'élément qui sorti de Cairn de sa torteur. L'aer se dirigea vers le cocher :

- Vous voilà libre. Faites attention aux ornières et arrêtez vous dans le prochain village, conseilla Cairn. La tempête ne devrait pas trop durer.

Il ne sut pas comment il le savait, mais il avait toujours eu l'instinct de la météo.

- Bonne route, mon ami !

Puis Cairn ne tourna vers l'homme qui avait désenlisé la carriole. Il ne sut pas quoi lui dire. Ni s'il en avait vraiment envie. Alors il trouva un coin d'herbe où il ne s'enfonçait pas dans la boue ; et dans un craquement caractéritique de la torsion de l'espace-temps, il disparu.

Il lui fallut plusieurs arrêt à travers Nix Aquam et Insula Aerum pour retrouver le confort de sa propre demeure. Il était épuissé, comme si l'eau battante l'avait vidé de son énergie. Et tandis que son esprit tentait de faire sens des événements, Cairn se dit qu'il avait maintenant une anecdote imbatable à partager aux dîners Familliaux.